Monde 09/10/2009 à 07h05
(Source AFP)
Aung San Suu Kyi rencontre des diplomates à Rangoun

L'opposante birmane, assignée à résidence, avait fait cette demande à la junte. Des signes concordants marquent une reprise du dialogue, qui intervient alors que Washington a entamé des discussions avec la junte.

L'opposante birmane, Aung San Suu Kyi, assignée à résidence, a pu rencontrer vendredi des diplomates étrangers à Rangoun conformément à une demande effectuée auprès de la junte.
La "Dame" de Rangoun s'est entretenue avec des représentants de l'Australie, des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, siégeant pour l'Union européenne. "Elle rencontre les diplomates maintenant", a alors indiqué à l'AFP un responsable d'une ambassade étrangère sous couvert de l'anonymat, précisant que la rencontre était prévue entre 10h00 et 11h00 locales. "Cette rencontre a pu avoir lieu le 9 octobre", a confirmé dans un communiqué le porte-parole de l'ambassade, Drake Weisert.
L'opposante, condamnée en août à 18 mois supplémentaires d'assignation à résidence, est parvenue depuis quelques jours à ouvrir une brèche dans l'impasse dans laquelle se trouvaient ses relations avec la junte militaire de Naypyidaw.
"Le rythme s'accélère"
Elle a récemment écrit au généralissime, Than Shwe, l'homme fort du pays, pour lui expliquer comment, selon elle, la Birmanie pourrait bénéficier de la levée des sanctions occidentales. En réponse à ce courrier, la lauréate du Prix Nobel de la Paix a rencontré deux fois, samedi et mercredi, Aung Kyi, le ministre du Travail et intermédiaire officiel entre elle et la junte. Tous deux ne s'étaient pas rencontrés depuis janvier 2008.
L'opposante, dont la condamnation a été confirmée en appel vendredi dernier, avait aussi demandé dans son courrier l'autorisation de rencontrer des diplomates étrangers. "Les autorités ont accepté cette requête. Elle a obtenu ce qu'elle voulait", a déclaré à l'AFP l'un de ses avocats, Nyan Win, confirmant l'entretien.
"Le rythme s'accélère", a pour sa part relevé le diplomate étranger vendredi. Ces signes multiples et concordants de reprise du dialogue interviennent alors que Washington a entamé la semaine dernière des discussions avec la junte, brisant dix années de silence.
"Tout en saluant cette opportunité de rencontrer Aung San Suu Kyi, nous continuons de demander aux autorités birmanes de la libérer immédiatement et sans condition, elle et tous les autres prisonniers politiques", a rappelé Drake Weisert.

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