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29/02/2012

L'armée de Maher en marche
par Adrien Jaulmes

Aussi fragmentaires et invérifiables soient-elles, ces informations vont toutes dans le même sens: l'armée syrienne a resserré son étau autour du quartier et continue de pilonner sans relâche les rues et les maisons, où plusieurs milliers d'habitants se trouvent encore. Ce dispositif aurait été renforcé au cours des dernières 24 heures. Selon des membres de l'opposition syrienne dans la ville, des blindés appartenant à la 4e division de l'armée syrienne se seraient déployés depuis la nuit dernière dans les rues autour de Baba Amr. Ces blindés étaient, selon ces témoins, marqués de l'inscription «Les monstres de la 4e division», ce qui en dit long sur leur mission. Cette unité, garde prétorienne du régime, commandée par le propre frère du président syrien, Maher el-Assad, est depuis plusieurs mois le fer de lance de la répression lancée par les autorités syriennes contre le soulèvement syrien.

Si l'opération met en œuvre des moyens militaires, avec chars et artillerie lourde, le vocabulaire utilisé est trompeur. Les termes d'encerclement, de siège et d'assaut évoquent des combats, alors que l'opération de l'armée syrienne contre Homs ressemble plus à une action punitive, destinée à faire un exemple sanglant de la ville rebelle. Les pertes civiles, dont le bilan reste impossible à déterminer, ne sont à cet égard pas une conséquence d'une opération militaire, mais bel et bien le but recherché. L'ONU a reconnu mardi que le nombre des victimes de la répression syrienne était certainement beaucoup plus élevé que les 7 500 morts officiellement admis, selon Lynn Pascoe, secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires politiques.

Frapper d'horreur les autres villes soulevées afin de les décourager avait été la technique utilisée voici trente ans par le père et l'oncle de l'actuel président syrien contre Hama lors d'un soulèvement des Frères musulmans.

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